LE MÉDIA&GUIDE DE LA MICRO-AVENTURE

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un homme ramène du bois sur son épaule

Week-end survie

Réapprendre à vivre dans la nature


Par Toucan Loufoque

20 juin 2018

Quand tu montes une boîte dont l’objectif est d’inciter les gens à redevenir des aventuriers, on s’attend à ce que tu incarnes un minimum le message que tu rabâches à tes lecteurs. Sans avoir le look de Bear Grylls, tu dois sans doute avoir l’air d’un mec qui sort un peu le week-end et qui sait faire deux-trois trucs avec son Opinel.

« Vous n’aurez pas 2 fois l’occasion de faire une première bonne impression » - Coco Chanel

Aussi, quand un samedi matin je retrouve une dizaine de membres de Chilowé pour aller crapahuter un week-end en forêt et que l’un d’entre eux me demande si j’arrive directement du Bus Palladium, je me dis que la journée aurait pu mieux commencer.

Un groupe d'aventuriers en file indienne dans la forêt
File indienne de qualité © Brian du Halgouet

Heureusement pour ce qu’il me reste d’orgueil, l’attention du groupe se porte rapidement sur Eléonore, notre guide pour le week-end. Finaliste de l’émission Wild sur M6, elle a accompagné des néophytes de la vie dans la nature à travers quelques uns des environnements les plus hostiles de la planète.

Participants à l'émission Wild

On a beau être un groupe de Parisiens, ça devrait donc bien se passer dans le petit bois des Yvelines où on s’apprête à passer deux jours en autonomie ! Notre objectif : apprendre à se débrouiller avec le minimum pour manger, boire, dormir, se chauffer et s’orienter.

Deux femmes enjambent un tronc d'arbre dans la forêt
Au retour, on fera le Limbo ! © Brian du Halgouet
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Réapprendre la vie dans la nature

VS Survie

Le terme de survie pour décrire ce type de stage est super à la mode, mais pas sûr qu’on soit très à l’aise de l’utiliser chez Chilowé. Il part en effet du postulat que la nature est un milieu hostile dans lequel nous et nos iphones ne sommes pas les bienvenus. C’est sans doute pas complètement faux, mais ça donne l’impression qu’on ne fait pas un truc naturel en allant passer du temps dans la forêt. Et si on disait plutôt : la vraie vie est dehors, c’est là d’où on vient. Il suffit d’apprendre deux - trois trucs pour ne pas s’y retrouver complètement à poil.

Un groupe au bord d'un lac apprend à survivre dans la forêt
Jolie salle de classe © Brian du Halgouet

À l'école d'Eléonore

Woman VS Wild

Ce week-end, on va donc se concentrer sur le bas de la pyramide de Maslow, qui hiérarchise nos besoins physiques et psychologiques : avoir chaud, manger, boire, faire pipi, faire dodo et ce sera déjà pas mal. Le développement personnel et le sens de la vie ce sera pour plus tard !

La pyramide des besoins fondamentaux selon Maslow

On a beau être membre de Chilowé, on peut réellement se mettre en danger quand on passe du temps dans un environnement naturel. En guise d’introduction, Eléonore nous rappelle donc la règle des 3 : il suffit de 3 secondes d’inattention ou de connerie pour se faire très très mal.

Une femme manque de tomber dans un précipice mais est retenue par son compagnon

On peut survivre 3 minutes sans oxygène, 3 heures à une hypothermie ou une hyperthermie, 3 jours sans boire, 3 semaines sans manger, 3 mois sans se laver et 3 ans sans contact social agréable. Et tout ça c’est sans prendre en compte un autre postulat de base : quand on a froid, faim ou qu’on est perdu, on stresse. En situation de stress, on devient con comme un lombric.

« En situation de stress, on devient con comme un lombric. » Eléonore

Ce qui a plutôt tendance à accélérer la règle des 3.

Prince Game of Throne Chilowé aventure

Quand on a ça en tête, on peut prioriser ses besoins et la mise en oeuvre des solutions pour y répondre. Ça permet notamment de savoir qu’il faut d’abord se concentrer sur la manière de récupérer de l’eau potable avant d’imaginer de fabriquer son propre savon.

Un carnet, une boussole et un téléphone portable dans l'herbe
Cher journal, quel kiff ! C'est tout pour aujourd'hui © Brian du Halgouet

Redevenir un copain des bois

En 10 trucs :

On a appris beaucoup de choses en 2 jours. En voici quelques-unes dans le désordre :

  • On peut faire un très bon ersatz de café à partir de racines de pissenlit.
  • On peut faire du feu sans briquet ou sans allumettes grâce à un fire steel, un petit instrument magique qui produit une gerbe d’étincelles à projeter sur le meilleur allume-feu naturel : l’écorce de bouleau.
Un homme souffle sur des braises pour démarrer un feu
Du feu ? Avec un tournevis ? © Brian du Halgouet
  • Il faut éviter de manger quand on a soif : la digestion consomme de l’eau.
  • En cas de grosse (grosse) soif, notre urine reste stérile pendant 15 minutes avant d’être contaminée par des bactéries étrangères. Ça permet de gagner 2 heures d’hydratation…
Un groupe part en randonnée dans la forêt
A, à, à, à la queue leu leu leu. © Brian du Halgouet 
  • Il ne faut vraiment pas faire de feu dans une forêt de résineux (pins, cyprès, sapins) : il peut se propager par leurs racines très combustibles et proches de la surface et atteindre un arbre à plusieurs dizaines de mètres de là !
  • Les feuilles d’orties sont un véritable concentré de vitamines, de protéines et de sels minéraux. Pour ne pas se piquer, il faut la choper par en dessous et la rouler/ la plier pour en briser les petites aiguilles avant de les mettre dans sa bouche.
Un homme mange des orties et autres plantes sauvages en forêt
Un cachou ? © Brian du Halgouet
  • La bobologie désigne le traitement des traumastismes sans gravité, et pas l’étude d’un groupe social économiquement à droite et idéologiquement à gauche.
  • Un Mont d’Or fondu au feu de camp dans du papier d’alu booste considérablement le moral des troupes.
Trois personnes préparent leur repas au bivouac en forêt
Mont d'or. ©Brian du Halgouet
  • Si on a froid au pied, mieux vaut mettre un bonnet qu’une autre paire de chaussettes : on perd beaucoup plus de chaleur par la tête !

J’ai acheté une lampe torche. Ça éclaire mais ça essuie pas tellement !

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  • L’air est un des meilleurs isolants contre le froid : plus on déplie son sac de couchage tôt en installant le bivouac, plus on lui laisse de temps pour se gonfler et plus on sera est au chaud au moment de s’y glisser.
Un homme rêve au bivouac dans son bivy bag
Rêver. © Brian du Halgouet

Tique & tac, les rangers du risque

Attention aux tiques

Nous émergeons des sous-bois dimanche en fin d’après-midi. Un dernier festin de fleurs d’acacia avant de regagner chacun ses pénates. Deux heures plus tard, la boucle WhatsApp “Copain des Bois” s’affole : au moins trois d’entre nous ont repéré des petites bestioles noires dont la tête semble plantée dans leur peau ! Ce sont des tiques, une belle sal*perie attrapée dans les hautes herbes et qui peut transmettre la maladie de Lyme.

Il faut l’enlever avec précaution à l’aide d’une pince adaptée. Pour m’occuper des miennes, je saisi le premier pied de biche venu - une pince à épiler - et je la dégage d’une pichenette. Venez vous battre les filles, je suis trop chaud !!

Viens te battre j'ai des beaux gants !

Non c’est pas vrai. J’y suis allé comme un malpropre, j’ai tout enlevé sauf sa tête et j’ai terminé le week-end aux urgences. C’est bon j’ai vérifié la règle des 3 secondes, elle fonctionne bien !

« D’aucuns ont des aventures, je suis une aventure. » Hubert Bonisseur de La Bath

Un groupe de micro-aventuriers Chilowé à l'issue d'un week-end survie en forêt de Jambville.
Team des bois ! © Brian du Halgouet
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